par Le piégeage des ragondins est une activité réglementée en France pour contrôler cette espèce invasive qui compte environ 7 millions d’individus. Pour être efficace, il faut connaître les pièges homologués, leur emplacement optimal et les appâts adaptés, tout en respectant la législation et les mesures de sécurité.
Les différents types de pièges autorisés en France
En France, plusieurs types de pièges homologués permettent de capturer les ragondins de manière réglementaire et sans les blesser. Ces dispositifs appartiennent à la première catégorie de pièges, qui doivent être relevés quotidiennement avant midi selon la législation en vigueur.
La cage « Jardinet »
La cage « Jardinet » constitue un piège polyvalent très répandu. Elle se compose d’une structure grillagée avec une trappe à bascule qui se referme lorsque l’animal pénètre à l’intérieur. Ses dimensions standards sont de 60-70 cm de longueur sur 30 cm de hauteur. Un système de sécurité empêche la réouverture une fois le piège déclenché, même si le ragondin tente de le faire basculer.
La boîte à ragondins
Ce modèle, spécifiquement conçu pour les ragondins, fonctionne sur le même principe que la cage Jardinet. Une palette située au fond du piège déclenche le mécanisme de fermeture lorsque l’animal marche dessus pour atteindre l’appât. La structure galvanisée garantit une bonne résistance aux intempéries et une durabilité accrue.
La boîte à fauves
Disponible en plusieurs dimensions, cette cage polyvalente convient parfaitement à la capture des ragondins. Un point technique majeur : l’appât ne doit jamais être placé à proximité immédiate de la palette de déclenchement. Le ragondin pourrait alors s’en saisir sans activer le mécanisme de fermeture.
Caractéristiques techniques communes
- Structure métallique galvanisée ou traitée anti-corrosion
- Système de fermeture à déclenchement par palette
- Double porte d’accès pour faciliter la manipulation
- Grillage soudé résistant aux tentatives d’évasion
- Poignée de transport intégrée
Obligations réglementaires
La réglementation française impose plusieurs contraintes pour l’utilisation de ces pièges :
- Visite quotidienne avant midi
- Numérotation individuelle des pièges
- Déclaration préalable en mairie
- Signalisation visible à proximité des zones piégées
L’emplacement idéal pour poser vos pièges
Le piegeage efficace des ragondins nécessite de bien choisir l’emplacement des pièges en fonction des habitudes de ces rongeurs semi-aquatiques. Une observation minutieuse des indices de présence permet d’optimiser les chances de capture.
Repérer les zones de passage
Les ragondins laissent des traces caractéristiques le long des berges : empreintes dans la boue (5 doigts aux pattes arrière, 4 aux pattes avant), coulées dans la végétation, terriers creusés dans les berges. Ces indices permettent d’identifier les zones de passage régulier où installer les pièges.
Positionner les pièges sur la terre ferme
Le piège doit être placé sur un sol stable, à 2-3 mètres du bord de l’eau, près des coulées. Éviter les zones inondables qui risqueraient de noyer l’animal capturé. Le piège sera plus efficace s’il est posé à proximité immédiate des terriers ou des zones d’alimentation repérées.
Précautions sanitaires essentielles
D’après le Journal des piégeurs, 40% des ragondins sont porteurs de la leptospirose, maladie potentiellement mortelle pour l’homme et les chiens. Le port de gants est indispensable lors de la manipulation des pièges. La cage doit être désinfectée après chaque capture.
Choisir le bon moment
Les ragondins sont principalement actifs au crépuscule et à l’aube. Le piège doit être armé en fin d’après-midi et relevé tôt le matin suivant. L’activité est plus intense en période de reproduction (février-mars et août-septembre) quand les femelles cherchent à nourrir leurs petits.
Zones à privilégier
- Berges dégradées présentant des terriers
- Zones de végétation aquatique consommée
- Passages réguliers entre points d’eau
- Proximité des cultures endommagées
Les appâts les plus efficaces
Pour réussir le piégeage des ragondins, le choix des appâts est déterminant. Ces rongeurs semi-aquatiques ont des préférences alimentaires bien marquées qu’il faut exploiter pour maximiser les chances de capture.
Les appâts végétaux recommandés
Les ragondins sont particulièrement friands de fruits et légumes frais. Les appâts les plus efficaces sont :
- Les pommes coupées en quartiers
- Les carottes fraîches entières ou coupées
- Les betteraves fourragères
- Le maïs en grains
- Les pommes de terre crues
Disposition optimale des appâts
L’appât doit être placé uniquement au fond du piège. Le ragondin, très gourmand par nature, n’hésitera pas à s’aventurer jusqu’au fond pour l’atteindre. Il est inutile de disposer des appâts à l’extérieur ou à l’entrée du piège car cela risquerait de satisfaire l’animal avant qu’il ne pénètre complètement dans la cage.
Quantité et fréquence
Pour un piège standard, prévoir environ 200g d’appâts. Il est préférable de varier les types d’appâts utilisés pour maintenir leur attractivité. Les appâts doivent être renouvelés tous les 2-3 jours maximum, particulièrement en période chaude où ils se dégradent plus rapidement.
Période d’appâtage
Le ragondin s’alimente principalement à l’aube et au crépuscule. Il est donc recommandé de recharger les pièges en fin d’après-midi pour une efficacité maximale durant la nuit. En hiver, quand la nourriture naturelle se fait plus rare, les appâts sont particulièrement attractifs et le taux de capture augmente sensiblement.
Les précautions et la sécurité
Le piégeage des ragondins nécessite de prendre des précautions importantes pour la sécurité du piégeur et éviter tout risque sanitaire. Ces rongeurs peuvent en effet être porteurs de maladies graves et se montrer agressifs.
Les risques sanitaires liés aux ragondins
D’après les études du Journal des piégeurs, environ 40% des ragondins sont porteurs de la leptospirose, une maladie potentiellement mortelle pour l’homme et les chiens. La manipulation des pièges et des animaux capturés doit donc se faire avec des gants épais en caoutchouc. Il est également recommandé de porter des bottes et des vêtements couvrants lors des opérations de piégeage.
Protection contre les morsures
Les ragondins possèdent de puissantes incisives pouvant infliger des blessures sérieuses. Ces nuisibles n’hésitent pas à attaquer s’ils se sentent menacés, notamment lors de leur capture. Il faut donc manipuler les cages avec prudence en maintenant une distance de sécurité, particulièrement au moment de la relève des pièges.
Équipements de protection recommandés
- Gants épais en caoutchouc montant jusqu’aux coudes
- Bottes hautes imperméables
- Pantalon et manches longues
- Désinfectant pour les mains
Obligations réglementaires
La réglementation impose de relever les pièges chaque matin avant midi. Cette visite quotidienne permet de limiter le stress des animaux capturés et d’éviter qu’ils ne restent trop longtemps enfermés. Le piégeur doit également tenir un registre détaillé des captures mentionnant les dates, lieux et nombres d’animaux piégés.
Nettoyage et désinfection du matériel
Les pièges doivent être nettoyés et désinfectés régulièrement, idéalement après chaque capture, pour éviter la transmission de maladies. Il est conseillé d’utiliser une solution désinfectante adaptée et de laisser sécher le matériel au soleil avant réutilisation.
Le devenir des ragondins capturés
La France compte environ 7 millions de ragondins répartis sur tout le territoire. Une fois capturés, ces rongeurs classés comme espèce exotique envahissante ne peuvent en aucun cas être relâchés dans la nature, sous peine de sanctions. Leur devenir est strictement encadré par la réglementation.
Euthanasie obligatoire des ragondins capturés
Les ragondins capturés vivants dans les pièges doivent être euthanasiés selon un protocole défini par arrêté ministériel. Cette mise à mort doit être rapide et sans souffrance inutile. Les méthodes autorisées sont le tir à bout portant avec une arme à feu ou l’utilisation d’une carabine à air comprimé. L’euthanasie doit être réalisée par le piégeur agréé ou un chasseur titulaire du permis de chasser validé.
Traitement des corps
Après l’euthanasie, deux options réglementaires existent pour le traitement des corps :
- L’équarrissage : les carcasses sont collectées par un service d’équarrissage agréé qui les traite selon les normes sanitaires en vigueur
- La valorisation en produits alimentaires : sous certaines conditions, la viande peut être transformée en pâtés, rillettes ou civets par des établissements agréés
Valorisation alimentaire encadrée
La valorisation alimentaire des ragondins capturés reste marginale mais existe. Elle nécessite un contrôle sanitaire strict des carcasses par un vétérinaire et une transformation dans un atelier agréé. La viande de ragondin présente des qualités nutritionnelles intéressantes, riche en protéines et pauvre en graisses. En 2024, plusieurs ateliers de transformation produisent des conserves et plats cuisinés à base de ragondin dans l’ouest de la France.
Données sur les prélèvements
En 2023, plus de 600 000 ragondins ont été prélevés en France par le piégeage et la chasse. Malgré ces captures importantes, la population continue de progresser d’environ 5% par an du fait de la forte capacité de reproduction de l’espèce et de l’absence de prédateurs naturels.
Ce qu’il faut retenir sur le piégeage des ragondins
Le piégeage du ragondin demande de la rigueur dans son application quotidienne et le respect strict de la réglementation française. La lutte contre cette espèce invasive doit se poursuivre pour limiter les dégâts sur l’environnement et les risques sanitaires. La valorisation des captures, notamment en pâté ou civet, offre une perspective intéressante de gestion durable.
