par L’installation d’un piège à taupe nécessite de bien connaître les habitudes de ces rongeurs et les différentes techniques de piégeage. Entre les modèles mécaniques traditionnels et modernes, il existe plusieurs solutions pour se débarrasser efficacement des taupes qui peuvent causer des dégâts dans les jardins.
Les différents types de pièges à taupe
Pour éliminer efficacement les taupes, plusieurs types de pièges mécaniques existent sur le marché français. Ces dispositifs, conçus pour capturer les taupes dans leurs galeries, présentent des caractéristiques techniques et des modes de fonctionnement différents.
Les pièges Putange traditionnels
Le piège Putange, inventé en 1925, reste le modèle le plus utilisé en France. Ce piège mécanique en acier fonctionne grâce à deux mâchoires qui se referment sur la taupe lorsqu’elle déclenche le mécanisme. Le prix moyen varie entre 8 et 15€ par unité. Les tests réalisés par la FREDON montrent un taux de capture de 75% sur une période de 7 jours.
Les pinces à taupe
Les pinces à taupe, plus récentes, se composent de deux mâchoires en forme de pince. Leur installation nécessite de creuser davantage la galerie. Le prix se situe entre 12 et 20€. D’après les études terrain, leur taux d’efficacité atteint 65% sur une semaine d’utilisation.
| Type de piège | Prix moyen | Taux de capture |
| Putange | 8-15€ | 75% |
| Pince | 12-20€ | 65% |
| Ciseau | 15-25€ | 60% |
Les pièges à ciseau
Les pièges à ciseau ou « guillotine » utilisent un mécanisme à ressort qui se déclenche au passage de la taupe. Plus encombrants, ils demandent une installation précise dans la galerie. Vendus entre 15 et 25€, leurs performances atteignent 60% de captures réussies selon les tests comparatifs.
Critères de sélection
- Facilité d’installation dans la galerie
- Résistance à la corrosion et aux intempéries
- Puissance du mécanisme de déclenchement
- Sécurité de manipulation pour l’utilisateur
Repérer les galeries actives de taupes
Pour capturer efficacement les taupes, il faut d’abord comprendre leur réseau souterrain et savoir repérer les galeries les plus fréquentées. Les taupes creusent deux types de tunnels distincts qui forment un véritable labyrinthe sous nos jardins.
Identifier les différents types de galeries
Les galeries principales constituent les axes de circulation majeurs des taupes, généralement situées à 15-20 cm de profondeur. Ces tunnels permanents relient les zones de chasse et le nid. On les repère grâce aux taupinieres alignées qui les surplombent. Les galeries secondaires, plus superficielles (5-10 cm), servent à la recherche de nourriture et sont temporaires. La terre des taupinieres qui les signalent est plus éparse et désordonnée.
Reconnaître les signes d’activité récente
La fraîcheur de la terre des taupinieres indique le niveau d’activité : une terre humide et sombre témoigne d’un passage dans les dernières 24h. Les taupes ont un rythme d’activité régulier, avec des périodes de chasse toutes les 4 heures environ. Le matin et le soir sont les moments les plus propices pour observer leur activité. En hiver, elles creusent plus profondément pour suivre les vers de terre.
Cartographier le réseau souterrain
Pour établir une carte des galeries, il faut :
- Repérer les alignements de taupinieres qui révèlent les galeries principales
- Mesurer la distance entre les monticules (3-5 mètres en moyenne)
- Noter les zones de forte concentration qui correspondent aux territoires de chasse
- Identifier le nid, souvent situé près d’obstacles (arbres, murs) avec une taupiniere plus volumineuse
Tester l’activité des galeries
Pour vérifier si une galerie est active, aplatissez délicatement les taupinieres le soir. Le lendemain matin, les monticules reformés signalent les tunnels empruntés. Cette technique permet de localiser les passages les plus fréquentés où installer les pièges. La présence de terre fraîchement remuée témoigne du travail nocturne des taupes.
La préparation et l’installation du piège
La pose d’un piège à taupe demande de la minutie et de la méthode pour maximiser les chances de capture. Une installation soignée constitue une étape déterminante pour réussir le piégeage.
Préparation du terrain et de la galerie
Le dégagement de la galerie commence par l’enlèvement de la terre accumulée dans la taupinière, en utilisant des gants pour éviter de laisser des traces olfactives. La terre est retirée délicatement jusqu’à mettre au jour l’entrée du tunnel. Les dimensions standards d’une galerie de taupe mesurent entre 4 et 6 cm de diamètre. Le tunnel doit être nettoyé sur environ 15-20 cm de profondeur pour permettre l’insertion du piège.
Installation technique du piège
Le positionnement du piège requiert plusieurs étapes précises :
- Creuser une tranchée perpendiculaire à la galerie
- Nettoyer l’intérieur du tunnel sur 15-20 cm
- Vérifier l’absence d’obstacles (racines, cailloux)
- Armer le piège en position ouverte
- Insérer le piège dans le sens de circulation de la taupe
Erreurs fréquentes à éviter
Plusieurs erreurs peuvent compromettre l’efficacité du piégeage :
- Manipuler le piège sans gants et laisser des odeurs
- Mal aligner le piège avec la galerie
- Ne pas dégager suffisamment la terre
- Placer le piège trop près ou trop loin de la taupinière
- Mal reboucher l’ouverture après installation
Sécurisation du dispositif
Une fois le piège en place, il faut le stabiliser avec de la terre tassée autour pour éviter qu’il ne bouge. Le dessus du dispositif doit rester accessible pour les contrôles. Le rebouchage partiel de l’ouverture se fait avec de la terre fine, sans compromettre le mécanisme de déclenchement.
Dimensions recommandées
| Élément | Dimension |
| Diamètre galerie | 4-6 cm |
| Profondeur installation | 15-20 cm |
| Longueur dégagement | 20-25 cm |
Le positionnement optimal des pièges
Le positionnement précis des pièges dans les galeries détermine largement leur efficacité pour capturer les taupes. Les règles de placement doivent être scrupuleusement respectées pour maximiser les chances de capture.
Distance et orientation des pièges
Les pièges se placent par paire dans les galeries, espacés de 30 à 40 cm l’un de l’autre. Cette distance permet de couvrir les deux sens de circulation possibles de la taupe dans le tunnel. Les deux pièges doivent être orientés dos à dos, leurs mécanismes de déclenchement pointant dans des directions opposées. Le premier piège se positionne à environ 15-20 cm de la taupinière la plus récente.
Identification des emplacements stratégiques
Les galeries principales se repèrent grâce aux alignements de taupinières fraîches. La terre doit être meuble et humide, signe d’une activité récente. Les tunnels de chasse, situés entre 5 et 15 cm sous la surface, constituent les meilleurs emplacements. Les galeries profondes de plus de 30 cm servent principalement au repos et sont moins propices au piégeage.
Nombre de pièges recommandé
Pour une efficacité optimale, il faut installer au minimum 4 pièges par zone active :
- 2 pièges dans la galerie principale
- 2 pièges dans une galerie secondaire proche
Conseils pour maximiser les captures
La terre autour des pièges doit être tassée modérément pour éviter les infiltrations de lumière. Les galeries doivent être légèrement élargies (diamètre de 6-7 cm) pour faciliter le passage de la taupe. Le nettoyage régulier des tunnels de la terre qui s’y accumule favorise la circulation du rongeur. Les pièges se déplacent tous les 2-3 jours en l’absence de capture vers de nouvelles taupinières actives.
Le suivi et la vérification des pièges
La surveillance régulière des pièges à taupes constitue une étape déterminante pour garantir leur bon fonctionnement et leur rendement. Les modalités de vérification doivent suivre un protocole précis, en respectant la réglementation française sur la gestion des nuisibles.
Fréquence et méthode de vérification
Les pièges nécessitent une inspection toutes les 12 heures, idéalement le matin et le soir. Cette régularité permet de repérer rapidement les prises et d’éviter que les taupes ne s’habituent aux dispositifs. Lors de chaque contrôle, il faut vérifier si le mécanisme s’est déclenché en observant la position des mâchoires et la présence de terre fraîchement remuée.
Signes de capture à surveiller
- Mécanisme déclenché et mâchoires fermées
- Accumulation de terre nouvelle autour du piège
- Galerie partiellement ou totalement rebouchée
- Traces de passage récentes aux abords
Manipulation des prises et précautions sanitaires
Le retrait d’une taupe capturée requiert le port de gants étanches. Les taupes peuvent transmettre des maladies comme la leptospirose. La réglementation française impose d’éliminer les cadavres selon des modalités strictes : soit par enfouissement à plus de 1,3 mètre de profondeur avec de la chaux, soit via un équarrisseur agréé pour les grandes surfaces.
Réarmement et repositionnement
Après chaque prise, le piège doit être nettoyé à l’eau claire puis séché avant réarmement. Si aucune capture n’intervient sous 72 heures, il est recommandé de déplacer le dispositif vers une autre galerie active. Le repositionnement s’effectue en suivant les mêmes règles que l’installation initiale : repérage des passages frais, orientation dans le sens de circulation, calage optimal.
Durée recommandée du piégeage
La durée totale de la campagne de piégeage varie selon la surface du jardin et la population de taupes. En moyenne, compter 2 à 3 semaines de surveillance active pour traiter une parcelle standard. Les pièges peuvent ensuite être retirés progressivement en commençant par les zones où l’activité a cessé.
L’essentiel à retenir sur l’installation d’un piège à taupe
La réussite du piégeage des taupes repose sur une connaissance précise de leurs galeries et une installation méticuleuse des pièges. De nouveaux modèles plus performants arrivent régulièrement sur le marché, mais la technique traditionnelle reste très efficace quand elle est bien maîtrisée. La réglementation française encadre strictement l’élimination de ces nuisibles.
